Saint-Jean-Saint-Gervais est une commune du Puy-de-Dôme qui compte 106 habitants. Cette dernière se situe au sud-est d’Issoire en limite de département avec celui de la Haute-Loire.
Depuis la révolution, la population de Saint-Jean-Saint-Gervais n’a cessé de décroître. Les habitants se répartissent dans une douzaine de hameaux autour du site de Saint-Jean-Saint-Gervais, chef lieu de commune. En raison du manque de place sur cette butte et de son éloignement des chemins et des routes fréquentés, aucun particulier n’y a jamais construit d’habitation. Ainsi il n’existe sur le site que le presbytère (aujourd’hui tombé en ruines) et les bâtiments communaux : l’ancienne mairie-école (actuelle mairie et salle polyvalente) et l’ancienne école des garçons (devenue maison des associations).
De tout temps les seuls habitants du chef lieu de commune ont été le curé, sa soeur ou sa bonne et l’instituteur et sa famille. Chaque jour, les enfants parcouraient à pied les cinq ou six kilomètres qui séparaient leur hameau de l’école. Le dimanche les habitants de la commune se retrouvaient sur le site pour la messe. La dernière habitante du site, la soeur du dernier curé, a quitté Saint-Jean-Saint-Gervais en 1950. L’école a fermé en 1957 et s’est installée simultanément à Lavialle et à Morrissange, avant d’être définitivement supprimée en 1964. Expatriée durant de nombreuses années à Gourdine ou résidaient les maires ; la mairie a repris sa place dans le chef lieu en 1979, date à laquelle le chemin d’accès a été goudronné. Le bourg a vécu ainsi relégué au rang de vestige pendant près de 30 ans.
Le site de Saint-Jean-Saint-Gervais est chargé d’histoire puisque dès l’époque mérovingienne, il est occupé par une forteresse, à des fins défensives. En raison de la forte densité de la population dans la plaine voisine, ce site a, à la même époque, accru son importance par la présence de sanctuaires qui ont pu avoir des fonctions paroissiales.
Le double vocable « Saint-Jean Saint-Gervais » semble avoir conservé le souvenir de deux sanctuaires. L’un dédié à St Gervais, dont le culte été très en faveur en gaule dés le IVème siècle. L’autre dédié à St Jean Baptiste. Sur les deux sanctuaires de Saint Gervais et Saint Jean un seul, le premier, semble avoir été le principal et, à la fin du XIème siècle une seule église subsiste, Saint Gervais.
L’église Saint-Gervais :
En 1976 l’église était souvent « visitée » par des esprits malveillants, et avait subit des dommages importants. Dans les années 1980 six tranches de travaux ont été réalisées avec l’aide du conseil général pour faire renaître cet édifice du XIème siècle. Le seul bémol à cette restauration reste le clocher, qui, à son origine était en bois et qui fut reconstruit en ciment en 1935. Mais la municipalité actuelle travaille avec la DRAC pour réaliser un habillage de ce clocher et pouvoir le faire classer comme le reste de l’église.
L’édifice actuel (ou une partie), a sans doute pour origine une forteresse de l’époque mérovingienne VIIème VIIIème siècle. Une étude récente précise que toutes les églises du secteur, construites sur une hauteur ont une `abside plate’ (comme St Jean) parce qu’elles auraient été les chapelles de forteresses ou de châteaux. Au début du XIème siècle, deux églises existent, l’une dédiée à Jean Baptiste, l’autre à St Gervais.
En 1095, les moines de Sauxillanges installent un prieuré à St Jean : les lieux-dits actuels existent déjà et en particulier Brenat (une chapelle aurait existé avec un cimetière). La paroisse de « Saint Gervaiz » fait partie du prévostage d’Auzon (1401). Elle a, un moment, été rattachée au diocèse de Saint Flour. En l’an II, pendant la terreur, Saint-Jean-Saint-Gervais devient Degoulache, puis Goulache puis Saint Jean des Goulaches en l’an IV.
Le site de Saint Jean a une particularité : il n’y a pas d’eau sur cette colline. Les résidents conservaient l’eau de pluie dans 2 citernes connues encore de nos jours. Par contre, une source réputée miraculeuse, située au pied de la colline coté sud était connue pour, selon les époques, « guérir de la peur », faire « marcher et parler les jeunes enfants retardés », « préserver de diverses maladies ». La source est sans doute à l’origine du développement du pèlerinage : le lieu se trouve sur l’un des trajets de Saint Jacques de Compostelle (le Port à Clermont, Usson, La Chapelle sur Usson, Saint Jean Saint Gervais, Lavaudieu, Le Puy… ).
Plusieurs hypothèses existent sur l’animation du site de St Jean. Passé l’époque des forteresses, il aurait pu être un lieu de regroupement de lépreux. Le pèlerinage de Saint Jean Baptiste et sa source ont sans doute drainé au XVIIIème et au XIXème siècles beaucoup de visiteurs sur le site ; et la « maison hospitalière » (actuelle maison des associations) devait être assez importante puisque « tenue par une communauté ». Mais c’est probablement la lettre du pape Pie IX (11 mai 1869) qui accorde à ceux qui font le pèlerinage pour la fête de la « Décollation » des indulgences « très particulières »… mais aussi « trois cents jours » à ceux qui viendront « quelque jour que ce soit » !
Un an après, le 29 septembre 1870, l’abbé Joseph Antoine Boullan, docteur en théologie, résidant « rue d’Assas à Paris et via Guilia à Rome » fait don du reliquaire et de la relique « authentique des ossements de Saint Jean Baptiste » ! Il fut décidé que le reliquaire serait placé dans « la chapelle de la maison hospitalière » et que « les dons des fidèles durant l’année » seraient utilisés pour « les frais de luminaires », sous la direction « des supérieurs de la maison hospitalière ».
Pour la fête « le mouvement des reliques » vers l’église se fait très solennellement en procession avec en tête les représentants de l’autorité civile ( ?), le maire et l’adjoint, suivis de la garde nationale avec son chef, puis toute la population. Le 28 juillet 1875, l’évêque de Clermont demande que les reliques soient définitivement transférées dans l’église paroisiale, la commune envisageant de faire de la maison hospitalière une école !
La dernière restauration de l’église remonte à 1980 ; l’édifice a été inscrit à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques en 1978, sauf le clocher ! Au moins sept restaurations ou modifications ont été réalisées sur le bâtiment : les experts de la DRAC ont découvert sept couches de plâtre successives sur le pilier droit du choeur avant les travaux.
En 1976, l’église ouverte à tous vents, couverte de « tags », était sur le point de s’écrouler. Les six tranches de travaux ont essayé de sauver ce qui pouvait l’être. L’église a maintenant retrouvé un aspect tout à fait correct, à l’intérieur comme à l’extérieur. A signaler enfin, l’existence de plusieurs statues en bois polychrome en particulier une sculpture très naïve, représentant St Jean Baptiste portant sa tête tranchée sur un plateau.
Le Presbytère :
Le seul vestige qui reste des 30 années d’abandon de St Jean St Gervais est le presbytère, qui appartenait toujours au promoteur immobilier parisien. Mais la municipalité vient de terminer la procédure d’expropriation, et est de nouveau propriétaire des lieues.
La Mairie :
L’actuelle mairie est dans l’ancienne école des filles mais ce ne fut pas toujours le cas. En effet, elle fut déplacée à Gourdine en 1957. C’est en 1979 sous le premier mandat de Robert Ollier que la mairie fut ramenée à St jean St Gervais, dans l’ancienne école des garçons devenue aujourd’hui la maison des associations. Dans les années 1980 la mairie réussit à exproprier le promoteur parisien de l’école des filles et du préau, mais pas du presbytère.
Apres cette expropriation la municipalité entreprit des travaux pour remettre en état l’ancienne école. Et c’est ainsi qu’en 1993 après de longs travaux, la mairie s’installe au réz de chaussée et à l’étage on trouve la salle d’exposition.
Quelques photos de la commune :
Croix près de la maison des associations
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