Usson est une commune du Puy-de-Dôme qui est situé à l’ouest d’Issoire. Cette commune fait partie du parc Naturel Régional du Livradois-Forez. Usson est composé de 269 Ussonais et Ussonaises.
Accroché à un piton volcanique face à la chaîne des puys, aux monts Dore et au plateau du Cézallier, Usson et ses maisons vigneronnes de pierre noire furent autrefois dominées par un château qui fut pendant 19 ans, le lieu d’exil de la Reine Margot. Au sud de l’église romane Saint-Maurice et de la chapelle de la reine.
La butte d’Usson culmine à 639 mètres. Une statue de la Vierge a été érigée au sommet, avec pour mission de protéger les aviateurs. De cet endroit s’offre un panorama exceptionnel sur la chaîne des Puys, le massif du Sancy et les monts du Livradois-Forez. En chemin vers le sommet, on peut observer des orgues basaltiques.
L’église Saint-Maurice :
Située sur le versant Ouest de la butte, une chapelle dédiée à Saint Maurice est mentionnée dès le Xème siècle. Elle dépendait alors de l’église paroissiale de Saint-Germain située à Chassagne. A la veille de la Révolution, elle était devenue un prieuré de l’abbaye dauphinoise des Augustins de Saint-Ruf.
L’église actuelle, (Inv. M.H. 1962) qui s’élevait à l’extérieur du château, est constituée de deux édifices parallèles. Le plus au Nord est une ancienne construction romane dont le chevet plat était percé de fenêtres en plein cintre obturées par des agrandissements ultérieurs et qui forme aujourd’hui la nef principale. Il a été agrandi d’abord à l’Est par l’adjonction d’un choeur moins élevé éclairé par une fenêtre à remplages flamboyants, puis élargi sur toute sa longueur par l’adjonction de nefs latérales, enfin prolongé à l’Ouest par une tour-clocher.
L’autre édifice au sud, ou chapelle dite le la Reine, est une chapelle qui paraît dater du XIVe s. : elle ne comporte qu’une seule travée ; elle est cantonnée à l’extérieur par quatre contreforts d’angle et ses murs reposent sur une base en pierre de taille ; la façade méridionale est percée d’une grande fenêtre finement moulurée qui paraît postérieure au reste de l’édifice.
Lors des travaux d’agrandissement de l’église, cette chapelle a été réunie à celle-ci pour ne former qu’on seul édifice ouvrant vers le sud par un perche voûté sur des ogives en anse de panier de style tardif.
Le clocher a été entièrement reconstruit de 1774 à 1782. L’église, possède un important mobilier :
- un panneau peint de la fin du XVe s. représentant la résurrection de Lazare
- une toile marouflée sur bois par Nicolas Deutsh de 1518 représentant la Crucifixion (M.H. 1902)
- un tabernacle an bois sculpté peint et doré de 1620 avec représentation de Saint Roch et Saint Verny
- lambris (M.H. 1908) du XVIIIe s. de la chapelle dite des Matharel (du nom d’une grande famille de larégion)
- statues (M.H. 1967) de Saint Maurice, de deux cavaliers, d’un évêque assis en bois polychrome des XVIe et XVIIe s., statue de Notre-Dame d’Usson en bois peint et doré du XVIIe s., statue de saint Verny en bois polychrome du XIXe s
La cloche en bronze de 1609 a été refondue eu 1888.
Usson : le village prison d’Auvergne
Sur un piton volcanique formé d’orgues basaltiques les Comtes d’Auvergne avaient édifié une forteresse. Après des travaux entrepris pas le Duc de Berry à la fin du XIVe siècle Usson devint une des plus fortes places de la région. Elle était la convoitise des Anglais qui l’assiégèrent plusieurs fois, mais Du Gesclin la leur reprit et Louis XI s’en servit de prison pendant quelques temps.
Sur le sommet de la butte s’élevait un gros donjon quadrangulaire surmonté d’une tourelle de guet. Il était entouré d’une première muraille crénelée avec de nombreuses tours. Cette première muraille était doublée par une seconde encore plus vaste, avec de nombreuses tours aussi, on ne la franchissait que par une unique porte fermée par une très lourde grille.
Enfin une troisième muraille entourait les deux premières et englobait le village avec son église. Usson fut donné en 1572 par Charles IX à sa sœur Marguerite de Valois pour compenser sa dot qui n’avait pas été payée.
Marguerite de religion catholique fut bientôt délaissée par son mari huguenot, Henri de Navarre, futur Henri IV « jeune rustre, mangeur d’ail, puant des pieds et du gousset ». Elle l’avait épousé, en 1572, forcée par sa mère Catherine de Médicis.
En 1585, le couple étant alors installé à Nérac, elle décide de partir faire ses Pâques à Agen où elle reste 3 mois. Henri III alerté par Henri de Navarre envoie des troupes pour la ramener, mais Marguerite s’enfuit vers sa forteresse de Carlat en Haute Auvergne où elle tombe malade.
« Le printemps arrange les choses et aussi les soins d’un jeune apothicaire qui éponge la sueur de la malade et lui arrange tendrement ses oreillers »! ! (Jean Anglade). Catherine de Médicis consent tout de même à l’aider et lui offre d’aller à Ybois près d’Issoire.
Elle part donc pour Ybois en passant pas le Lioran, Murat et Allanche dans le Cantal, puis par le Luguet, Besse, Saint Saturnin dans le Puy-de-Dôme elle arrive à Ybois après avoir traversé l’Allier au risque de se noyer. A Ybois Marguerite menace de se suicider.
Son frère, Henri III, ordonne qu’elle soit enfermée à Usson dans son château sous la garde du marquis de Canillac. Elle y restera jusqu’en 1605. Sa vie à Usson semble avoir été assez tumultueuse, galanteries, intrigues politiques mais le tout « enrobé » d’une authentique piété. Du roman d’Alexandre Dumas dont elle fut l’héroïne il lui resta le surnom de la « Reine Margot ».
A Usson, cette femme intelligente, belle et cultivée favorisait tous les arts, elle s’entourait de chanteurs, musiciens, savants, philosophes, etc.. , elle composait des poèmes. Elle était très généreuse, distribuait nourriture et vêtements aux habitants, elle créa « La Donnerie d’Usson ». Certains noms de lieux-dits ou communes des alentours, refléteraient les activités coquines qu’elle allait y exercer : Chambrefaite (commune de Valz-sous-Châteauneuf) ?
La démolition du château avait été demandée par Marguerite elle même car affirmait elle « Le château ruinerait le pays s’il était entre de mauvaises mains », celle-ci eut lieu en 1633. Actuellement il ne reste du château, qu’une petite porte ; de l’église, la chapelle dite « de la Reine », elle a été modifiée et agrandie par adjonction d’autres constructions. Dans le village actuel, très agréable à visiter, quelques maisons conservent des éléments de la Renaissance et on perçoit le chemin de ronde sous la végétation.
Le village d’Usson abrite encore des artistes, on peut voir le talent de certains sur les murs du village où est retracée la vie de Marguerite de Valois sur de très jolies plaques en lave émaillée.
Usson est classé dans « Les plus beaux villages de France ».
La statue de la Vierge :
Vers 1880 la municipalité décida de couronner la butte. où s’élevait le donjon, d’une statue de la Vierge, certains voulaient au contraire une statue de la République.
Après maintes discussions la Vierge l’emporta. Elle est érigée sur un piédestal formant chapelle, elle est haute de sept mètres, l’enfant Jésus qu’elle porte tient dans ses bras une javelle de blé.
L’inauguration eut lieu le 16 juillet 1893.
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