Niché entre les vallées de la Santoire et de la Petite Rhue, le plateau du Limon s’étend sur plusieurs communes Cantalienne. Dominé par le Puy de Niermont, ce plateau d’estive est source d’histoire et de légende, notamment grâce aux Quirous.
Le Puy de Niermont
Haut de 1620m, le Puy de Niermont est le principal sommet du plateau du Limon. Un panorama à 360° offre une vue exceptionnelle depuis son sommet.
Il est notamment accessible par le chemin de Grande Randonnée GR4 depuis le parking du Col de Serre.
Le plateau du Limon
Le plateau du Limon est un vaste plateau basaltique servant notamment pour les estives. De nombreuses sources émergent de ce plateau. Plusieurs burons sont également dispersés ainsi que quelques puys volcaniques.
Les Quirous
Les Quirous sont des étranges pierres d’environ un mètre de haut en moyenne, positionnés à pertes d’horizon sur l’ancien chemin de Cheylade à Dienne. Comment se sont-elles retrouvées ici ? Et Pourquoi ? Éléments de réponse avec cette retranscription du panneau d’information situé sur ce chemin de randonné le « sentier des Quirous » :
« Imaginez-vous êtes au Moyen-Age, le chemin est dangereux sur le Limon, surtout par temps de brouillard ou d’écir, cette tempête de neige qui coûte la vie, chaque année, à quelques personnes, une de ces dernières étant, en 1640, un certain Gandilhon, gens d’armes de son état. C’est la seule voie de cette importance, qui, à 1400m d’altitue, relie Valrhue (Cheylade) à Dienne. Elle continue vers Murat, et permet de pénétrer dans le nord du massif du Cantal. On s’y perdrait facilement, sans les Quirous (chirot en langue auvergnate et dialecte local, cayrous ou cayrons en langue celtique).
Ces cent quatre-vingt-trois pyramides de pierres entassées, dressées tous les vingt mètres environ jusqu’à parfois une hauteur de deux mètres, jalonnent cette voie. On ne saurait être trop prudent. En les suivant, les « sagnes » (zones de tourbières humides) et autres pièges du Limon sont évités. Cela évite de se perdre. Animaux et chargements sont si précieux, en ces temps de gabelle. Et puis, la foire de Murat est si importante, pour vendre sel et fromage, acheter le nécessaire …
A moins que … toujours rêvant au milieu de ces immensités vous ne soyez à la fin du XIXème siècle … ou plus récemment. En 1836, Charles Hippolyte Raynal de Tissonnières, maire de Cheylade, se préoccupant de la réalisation d’un véritable chemin de grande communication entre Mauriac et Murat écrit : « Le haut Limon entre Cheylade et Dienne est le plus praticable et le plus avantageux parce que le haut Limon ne s’encombre pas d’une grande quantité de neige et que les guides en pierre placés à des distances très rapprochées sur cette montagne sauvent les voyageurs qui s’égarent« .
Durant la première moitié de ce siècle, des entretiens ont bien été réalisés sur ces Quirous. Mais les élus ont décidé de « mettre fin à de longs retards et aux difficultés souvent invincibles l’hiver d’un service rural de Dienne à Cheylade par la traversée du Limon » (délibération du Conseil Municipal de Cheylade en date du 07 juin 1863). Les routes des fonds de vallée sont en construction. La vallée de Cheylade va être reliée au reste du département par des voies meilleures.
Mais comment aller payer ses impôts quand on habite au Claux ou à Cheylade ? La traction automobile n’existe pas encore, ou si peu. La perception est à Dienne. La seule solution la plus rapide, est de traverser le Limon à pied ou à cheval en suivant les Quirous. Cela fait moins de 10km. Monsieur le percepteur n’attend pas. On en profitera pour faire quelques courses ou pousser jusqu’à Murat saluer la famille. Peut-être allez-vous rencontrer Elisa Loubeyre, de Laqueuille, commune de Dienne, marchant sur le même chemin que vous. Sa sœur habite Cheylade, et elle aime lui rendre visite. Elle tricote toujours une chaussette à l’aller, et une au retour.
Et aujourd’hui … vous êtes là à admirer les paysages du Limon, et à vous poser des questions. Ces Quirous forment-ils uniquement un simple balisage de chemin ? Ont-ils une origine plus ancienne, antérieur à la naissance du Christ, une signification religieuse ? D’où vient cette ambiance particulière qui règne sur ce plateau du Limon, autour de ces intrigantes pierres ? Qui les a construits ? Quand ? Pourquoi ?
Les historiens se posent les mêmes questions. D’autant que subsistent tout près de cette voie des buttes énigmatiques, sur lesquelles des rochers ont plus ou moins été sculptés, qu’une source miraculeuse (la fontaine de Treïne), dans laquelle on plongeait entièrement les enfants atteints de maladie de peau, continue de couler sans jamais tarir, qu’à moins de cinq kilomètres, subsistent les ruines de la grange cistercienne de Graule dépendante de l’abbaye d’Obazine …
Car ils sont bien là, ces Quirous, témoin du passé, guides construits sur un même modèle le long d’un chemin, qui, au cadastre, s’appelle « ancien chemin du Claux à Dienne » : une pierre centrale dressée en basalte, consolidée et calée à la base par des roches prises sur place, qui se répète jusqu’à l’horizon, semblant dire : « Viens, suis-moi, tu ne te perdras pas » … «
Pour en savoir plus / Sources :
- Office du tourisme Hautes Terres Tourisme
- Plateau du Limon sur Wikipédia
- Panneau d’information touristique sur les Quirous
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