Bourbon-l’Archambault se situe à l’ouest de Moulins. Cette commune de 2500 habitants, est le cœur historique de l’ancienne province du Bourbonnais.
Bourbon-l’Archambault, qui tire son nom du dieu celte des sources Borvo, est connue depuis l’Antiquité pour les vertus de son eaux thermale.
Bourbon-l’Archambault est une cité au nom prestigieux. A partir de Henri IV, la famille des Bourbon va occuper le trône de France, et, aujourd’hui encore, son nom est associé à plusieurs branches régnantes d’Europe.
La ville d’eaux du Bocage bourbonnais peut s’enorgueillir d’être le berceau de la dynastie des Bourbons. Car, avant de régner, les Bourbons ont gravi une à une les marches du pouvoir, depuis le Xe siècle, où un obscur Aymar apparaît au château de Bourbon, alors aux frontières des royaumes des Francs et d’Aquitaine.
Château des ducs de Bourbon :
Déjà, en 761, les troupes de Pépin le Bref avaient sévi à Bourbon en s’emparant des fortifications et en les brûlant. Le château-fort érigé par la suite allait ainsi abriter les premiers seigneurs de Bourbon, qui durent construire leur domaine à la force de l’épée, mais aussi avec l’intelligence des mariages et d’une certaine fidélité au roi de France.
La lignée des Archambaud de Bourbon, apparue dès 959, va se perpétuer jusqu’en 1249, le temps d’asseoir l’autorité féodale sur un territoire de plus en plus vaste, qui représentera, à la fin du XIIIe siècle l’essentiel du département de l’Allier d’aujourd’hui. L’alliance de Béatrix de Bourbon et du sixième fils de Saint-Louis, Robert de Clermont, marquera une étape importante, puisque la fleur de lis entre alors dans les armoiries des Bourbon. Leur fils Louis sera le premier duc de Bourbon, le domaine devenant duché pairie en 1327.
Le château-fort de Bourbon va alors devenir une forteresse « imprenable » de quinze grosses tours, que Louis II, en pleine guerre de cent ans, va encore renforcer, notamment par la fameuse tour « Qui qu’en grogne » qui domine la ville.
Un siècle plus tard, le duc Jean II, relayé à sa mort par Pierre et Anne de Beaujeu, fera ériger la superbe Sainte-Chapelle, « soeur et rivale de celle de Paris », pour magnifier les Reliques apportées à Bourbon en 1287 par Robert de Clermont. Depuis longtemps, les barons et ducs de Bourbon vivent au château de Moulins, sont enterrés dans l’abbatiale de Souvigny, mais veillent à toujours embellir le château de Bourbon, qui reste une forteresse militaire.
L’annexion du Bourbonnais à la couronne de France, en 1527, sonne le glas de l’édifice, qui abrite néanmoins les chanoines chargés par le pape de veiller sur les Saintes-Reliques.
La Révolution donnera le coup de grâce au château, devenu carrière florissante, jusqu’à ce que Achille Allier, jeune poète et écrivain, auteur du volumineux « Ancien Bourbonnais », en appelle en 1832 à l’autorité royale pour préserver les trois tours nord du château, la tour « Qui qu’en grogne » servant alors de prison municipale.
Depuis 1862, le château est classé au Monument Historique. Aujourd’hui, il est possible de visiter le château avec ses trois tours : La Tour des Arts Chevaleresques, La Tour du Savoir et La Tour des Arts Courtois.
Chez les Bourbon le rouge (Degueules) est symbole de courage, le jaune (or) d’amour et le bleu (azur) de loyauté. Le blason de Bourbon-l’Archmbault aujourd’hui est composé de la moitié des deux.
La Tour des Arts Chevaleresques :
La Tour du Savoir :
La Tour des Arts Courtois :
La Tour Qui Qu’en Grogne :
« On la bâtira, qui qu’en groigne ! » Le duc Louis II, qui régna sur le duché de Bourbon de 1356 à 1410 (en plaine guerre de Cent Ans), aurait ainsi, selon la légende, sèchement répondu aux bourgeois de la ville basse, inquiets pour leur sécurité, lorsqu’il voulut renforcer la défense sud de la forteresse.
Quelques photos du château :
L’église romane Saint-Georges :
L’Eglise Saint-Georges, de style roman bourguignon, fait partie des nombreuses églises romanes du pays de Souvigny. Elle est classée Monument historique depuis 1846.
Les Thermes :
Bourbon-l’Archambault dont le nom est tiré à la fois du dieu celte des sources, Borvo, et de la première famille des Bourbons, les Archambaud, est renommée depuis l’Antiquité pour les vertus de son eau thermale.
C’est ici que se situe au XIIe siècle le Roman de Flamenca, belle histoire d’amour écrite en occitan. Car le Bourbonnais, fondé dès le Xe siècle à partir de la forteresse des sires, puis des ducs de Bourbon, marque la frontière entre le royaume de France et le duché d’Aquitaine. Cette position-clé explique la fortification impressionnante, dont quatre des quinze grosses tours encore intactes permettent d’en mesurer la toute puissance.
C’est ici qu’au XVIIe siècle, le médecin de Henri IV, de Louis XIII, puis de Louis XIV, Charles Delorme, soigne les maux des grands de la Cour, de Madame de Sévigné à Scarron, en passant par Boileau ou Madame de Montespan qui décédera en 1707 à Bourbon, au terme de son exil doré.
C’est ici que le prince Maurice de Talleyrand, de 1801 à 1832, va régulièrement soigner son arthrose et affirmer que « C’est aux eaux de Bourbon qu’il doit la vigueur de son corps et la verdeur de son esprit« .
Quelques photos de la commune :
Place Charles de Lorme
Place des Thermes
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