La commune de Trévol se situe au nord de l’Allier à quelques kilomètres de Moulins. Les habitants de Trévol se nomment les Trévolois et Trévoloises.
Trévol vient du latin « tres valles » (les trois vallées) ou du trifurcium (carrefour des trois chemins). Le site est habité dès l’époque gallo-romaine, comme l’attestent les vestiges de villa mis à jour au bord de l’Allier. Elle était une paroisse du diocèse d’Autun et devint en 1103 possession de l’abbaye de Cluny.
Avant la révolution de 1789, cinq grands fiefs composaient son territoire: Démoret, Avrilly, les Nonettes, Mirebeau, Chamerande. Sous l’ancien régime, Trévol connaissait une certaine prospérité grâce à ses bois, ses moulins et également au relais de la poste de « la Perche », dont l’auberge était réputée et où le roi Louis XIII est descendu le 11 février 1692.
Par la suite, la disparition de la culture des plantes entraîne le départ des tisserands et des peigneurs de chanvre. La situation empire au XIX ème siècle, notamment avec l’arrivée du chemin de fer, qui prive de travail les charretiers convoyeurs de bois. Après la seconde guerre mondiale, l’industrie de la chaux retrouve un certain essor. Aujourd’hui, le four à chaux n’existe plus, il ne reste que la rue. De nos jours les agriculteurs se spécialisent dans l’élevage et la culture du maïs.
L’église Saint-Pierre :
Cette église a été construite aux XIIe et XIIIe siècles. Le chœur, qui date du XIIe siècle, comporte une abside et deux absidioles ; la nef unique a été bâtie au XIIIe siècle ; deux chapelles gothiques ont été ajoutées au XVe siècle. L’édifice est inscrit au titre des monuments historiques en 1961.
Le château d’Avrilly :
Le domaine du Château d’Avrilly, qui fait partie de la Route des château d’Auvergne, a préservé toute son intégrité au sein d’un parc agrémenté de bassins qui éblouit le visiteur avec le château « aux deux visages », l’un médiéval, l’autre du 19ème siècle, et le charme de l’orangerie et des dépendances.
Ce château privé, unique et méconnu du grand public est entouré d’un parc paysager de 100 hectares. Le château d’Avrilly est un lieu idéal pour notamment toutes vos réceptions de prestige.
Le XVème siècle :
Guillot Constans, trésorier général du Bourbonnais reçoit en 1436 du Duc de Bourbon Charles 1er l’autorisation « d’édifier un château, maison forte et basse-cour entourée de fossés ». Par le mariage de sa fille Anne, Avrilly passe à Jean Cordier, conseiller et avocat fiscal du Duc de Bourbon Pierre II, époux d’Anne de France, fille de Louis XI.
La façade Est date de cette époque, fortifiée à chaque angle par une échauguette, au milieu par un donjon coiffé d’un comble assez élevé et garni de machicoulis à linteaux, reposant sur trois assises en quart de rond. Chacun des linteaux est orné de l’arc en accolade, caractéristique du XVème.
La tour Nord, également du XVème, possède deux contreforts entre lesquels se logeait un pont-levis. Chaque contrefort est surmonté d’un clocheton et d’une niche destinée à recevoir une statue.
Au-dessous, un écusson laisse deviner des vestiges d’armoiries. Le rez de chaussée de cette tour est voûté d’ogives : on accédait jadis aux étages supérieurs par un escalier à vis.
La façade Ouest, démolie au XIXème, était semblable à celle de l’Est et comportait une cour intérieure.
Le XVIIème siècle :
En 1629, à la suite de difficultés financières chroniques pour ses propriétaires successifs (Popillon, Filhol) et d’une mise en vente forcée, Avrilly est adjugé à François Garnier, Président-Trésorier de France à Moulins, et conseiller du roi Louis XIII (son fils Jean fut maire de Moulins de 1676 à 1682). Très riche, il entreprend d’importants travaux à Avrilly où il obtient d’Anne d’Autriche le droit de faire tenir justice.
Il construit à cette époque le porche sur lequel se voient ses armoiries et son chiffre, ainsi que les deux pavillons.
Les pilastres et les chaînes d’angle sont constitués de pierres à bossage. Le pavillon porche à deux niveaux possède une voûte en berceau.
Le XIXème siècle :
Saisi en 1688, Avrilly n’est adjugé qu’en 1707 à Claude du Ligondès, capitaine des vaisseaux du roi, puis est vendu au vicomte de Bar avant de passer en 1784 à Antoine de Pontgibaud, en 1800 à Pierre Allier, puis en 1803 au comte Etienne des Roys, membre du Conseil d’Etat en même temps que Camille de Tournon, et maire de Moulins de 1805 à 1816.
Son fils épouse la fille du général Hoche et reçoit en 1845 à Avrilly son ami Adolphe Thiers; il devient pair de France sous Louis-Philippe. En 1873, Avrilly est vendu au Comte de Tournon, le fils de Camille de Tournon, préfet de Rome sous Napoléon, et père de la Comtesse Jean de Chabannes. Depuis cette date, Avrilly est resté dans la famille et il appartient toujours aujourd’hui à la famille de Chabannes la Palice, actuels descendants.
Des travaux considérables sont entrepris au XIXème et au XXème : en 50 ans, le château est doublé en profondeur, la zone marécageuse sur laquelle il est situé est transformée en une succession de 7 bassins et étangs sur 4 niveaux différents.
La route de Trévol est détournée pour permettre la réalisation de son parc de 100Ha, clos de 5km de murs et 3km de grille, un belvédère de 23m de haut, des pavillons aux 2 entrées et d’immenses communs sont construits successivement.
Les écuries et le chenil :
L’orangerie :
Le dirigeable République :
La République était un dirigeable militaire Lebaudy, construit dans les ateliers des frères Paul et Pierre Lebaudy, à Moisson (Yvelines) et mis en service en juillet 1908. Il s’écrase le 25 septembre 1909 à Trévol, près de l’entrée du château d’Avrilly, une pale de l’hélice s’étant brisée et ayant déchiré l’enveloppe. Cette accident entraîne la mort de l’équipage de l’appareil : le capitaine Marchal, le lieutenant Chauré et les adjudants Vincenot et Albert Réau (1879-1909).
Un monument réalisé par Henri Bouchard commémore l’événement à Trévol. Ce dernier se situe entre la ligne SNCF et la RN7. Plusieurs photos sont disponibles sur le site de aerosteles.net.
Les étangs :
La commune de Trévol est agrémentée par de nombreux étangs comme le Grand Etang à l’est de la commune.
Le château est ouvert à la visite tous les jours en juillet et en août à 14h, 15h et 16h. Elle permet de visiter les extérieurs du château (façades, pavillons, bassins, allées, étangs, parc, jardin à la française) et de visiter l’intérieur des dépendances (buanderies, écuries, sellerie, chenil).
Les visites guidées en intérieur ont lieu le mercredi durant le mois de juillet.
tarif:
Adulte : 5€
– de 18 ans : 3€
Groupe (à partir due 5 personnes): 3€