Le Château de La Vigne (15)

Le Château de la Vigne est un château médiéval situé sur la commune d’Ally dans le Cantal. D’abord castrum mérovingien, puis forteresse médiévale, rebâti au XVe siècle par les seigneurs de Scorailles en face d’un panorama grandiose, le Château de La Vigne se compose de corps de logis et tours, l’ensemble couronné d’un chemin de ronde sur mâchicoulis.

Les décors d’époque évoquent le passage de la princesse de Condé en 1650 et le séjour de Jean Jacques Rousseau en 1769. Encore meublé et habité par les descendants des constructeurs, le Château de La Vigne est un témoignage vivant du riche passé de la Haute Auvergne.

Un peu d’Histoire :

Sur ce promontoire stratégique, aux confins des tribus gauloises des arvernes (ancêtres des auvergnats) et des lemovices (ancêtres des limousins), se dressait un poste fortifié destiné à surveiller l’horizon et à protéger, depuis l’époque de la conquête romaine, la voie qui, traversant l’Aquitaine, reliait Bourges à la Garonne.

Au Vème siècle, à l’époque de l’empereur Honorius, une colonie romaine est fondée par un certain Scaurus Aurelius d’où sortira, quelques siècles plus tard, l’illustre famille de Scorailles. L’histoire complète est à retrouver sur le site internet du château, en voici quelques extraits :

767 : prise du premier château par Pépin le Bref et son fils Charlemagne.

« Depuis l’an 676, l’Aquitaine se trouve pratiquement indépendante. Ses ducs mènent une politique tout à fait personnelle. Pépin-le-Bref, fils de Charles Martel qui a si bien arrêté l’invasion arabe en 732 à Poitiers, continuant l’œuvre de son père, veut soumettre la province indocile et la réunir au royaume franc. Il attaque le Duc Waiffre, bien décidé à le pousser dans ses retranchements. « En 767, au mois d’août, Pépin retourna en Aquitaine ; rendu à Bourges, il tient une assemblée de Francs et, continuant de là sa marche, il parvient jusqu’à la Garonne. Dans ce voyage, il conquiert une foule de positions fortes, entre autres : les châteaux de Scorailles, de Turenne et de Peyrusse. » Dans cette campagne, Pépin le Bref est accompagné par son fils Charlemagne. »

An 1000 : construction du 2ème château

« Succédant au « castrum » mérovingien, une deuxième fortification est érigée à quelques centaines de mètres de là, en position dominantes. Elle sera vite entourée d’un village. C’est en cet endroit, déjà marqué par les évènements que grandit et prospère la famille de Scorailles dont le nom est inséparable de la Haute-Auvergne et de la France. Alliés aux plus grandes familles, tels les vicomtes de Turenne, Combor, Limoges et Vendatour, les comtes de Périgord et de Rodez, eux-mêmes proches parents des comtes de Champagne, des ducs de Normandie et de Bretagne, des rois d’Angleterre, de Castille et d’Aragon, les Scorailles, dont les armes familiales portent « d’azur à trois bandes d’or », participeront en effet à tous les évènements heureux ou malheureux que connaîtra notre pays au fil des siècles. »

1470-1485 : Construction du 3ème château

« L’ascension de la famille se poursuit au fil du Moyen-Âge. Louis de Scorailles, époux de Geneviève de la Roche-Aymon, est un grand seigneur. D’abord attaché au service du duc de Berry, il défend avec vaillance, en 1421, la ville de Cosne-sur-Loire encerclée par les anglais et les bourguignons. Il sera plus tard conseillé et chambellan de Charles VII, puis sénéchal du Berry et du Limousin. L’antique demeure familiale tombe en ruine, suite à la guerre contre les anglais qui dure depuis si longtemps, et à une co-seigneurie compliquée. C’est à Marquès de Scorailles, fils de Louis, que revient la tâche de redonner à sa famille une demeure décente. Plutôt que de remonter les ruines du vieux château, il décide, vers 1470, de se déplacer de 300 mètres au nord et d’en construire un neuf sur l’emplacement d’un ancien vignoble. La période étant encore peu sûre, le nouveau château, dit de La Vigne-Scorailles, sera construit sur le mode défensif, avec tours, chemins de ronde, mâchicoulis et fossés. »

1899 : vente du château de La Vigne

« Sa vente, à la fin du XIXème siècle, représente pour La Vigne une profonde rupture dans la continuité depuis l’origine. Dès lors les propriétaires vont se succéder, et les terres se démembrées ou se reconstituer tour à tour. »

1951 : acquisition par Georges et Elisabeth du Fayet de la Tour

« Les Jégou abandonnent La Vigne peu après la Guerre et c’est en 1951 que la demeure est acquise par la famille qui l’occupe actuellement. Ce n’est pas sans raisons que Georges du Fayet de la Tour et son épouse jettent leur dévolu sur le château de La Vigne. En effet issu d’une très ancienne famille de la région de Salers, Georges descend, par les femmes, des Scorailles. C’est donc un retour de cette demeure à sa famille d’origine. Les nouveaux occupants s’attachent donc très vite à leur nouvelle maison qu’ils remeublent dans son style.« 

1966 : Inscription à l’Inventaire des Monuments Historiques et ouverture au public

La Vigne, inscrit à l’Inventaire des Monuments Historiques en 1966, s’ouvre pour la première fois à la visite du public. C’est une page importante de sa longue vie. Georges et Elisabeth étant l’un et l’autre décédés prématurément, c’est leur fils Bruno et son épouse, née Anne du Teilhet de Lamothe, qui prennent en main en 1974 le destin de La Vigne. Depuis lors la famille du Fayet de la Tour s’efforce d’entretenir et d’embellir le château, en développant un certain nombre d’activités économiques et touristiques autour de ce monument historique devenu un des points forts de l’ouest cantalien.

Visites et Chambres d’Hôtes :

Les visites du château, du parc mais aussi des 2 collections personnelles des propriétaires (4500 voitures miniatures et 1500 poupées venant du monde entier) sont possibles tous les ans du 1er juillet au 31 août. En hors saison, possible sur demande.

Il est également possible de réserver une chambres d’hôtes dans l’une des 5 chambres ouvertes à cet effet.

Pour plus d’info sur les visites et les chambres d’hôtes, vous pouvez vous rendre sur la page du site du château prévue à cet effet.

Panorama :

De la terrasse du château une vue exceptionnelle sur le jardin « à la française » et les Monts du Cantal. Au-delà de la planèze (haut plateau basaltique) de Salers, on voit la chaîne du Puy Mary, avec le Puy Violent, le puy de la Tourte et le puy Chavaroche, ainsi que le débouché de plusieurs grandes vallées glaciaires.

Depuis août 2021, une table d’orientation a été installée devant la vue et permet aux visiteurs de se situer et de visualiser les sites touristiques, les reliefs et les communes environnantes. La table en lave émaillée de Volvic constitue un attrait supplémentaire pour le parc du château.

Autres photos :

Pour en savoir plus / Sources :

Soyez le premier à commenter

Poster un Commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*


Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.