Au cœur de la Margeride cantalienne, entre Planèze et Caldaguès, la vallée de la Truyère s’impose, comme un décor naturel. A la croisée de ces paysages fantastiques, entre basalte et granit, il apparaît enfin, léger comme une dentelle, qui enjambe la rivière, dressé solidement au dessus de cette Truyère infranchissable. Le voilà tout de rouge vêtu : Garabit, ce viaduc d’un autre temps.
Situé sur la commune de Ruynes-en-Margeride, le Géant de Fer a été construit en 1880. Il possède une hauteur de 124 mètres et une largeur de 565 mètres. Il est appelé « Garabit » en mémoire des gardiens de bêtes qui criaient en patois « Gara als biau ».
Garabit, la plus belle réalisation de Gustave Eiffel :
26 avril 1884… En ce jour, après quatre années de chantier, les deux arcs qui s’élancent de chaque rive de la Truyère se joignent pour ne former qu’une seule arche. La clef de l’extrados s’emboîte aux millimètres près, 120 m au-dessus de la rivière .
Un exploit technique et humain que l’on doit à Léon Boyer, l’ingénieur, et Gustave Eiffel, le « magicien du fer ». Un visionnaire et un entrepreneur passionné, deux hommes d’exception pour donner corps à ce géant d’acier.
Quatre années pour un chantier d’exception, véritable laboratoire de technique de construction révolutionnaire qui sera utilisée pour ériger la Tour Eiffel en 1889.
Quatre années pour un projet totalement inhabituel à l’époque : une arche métallique légère qui relie les deux versants de la vallée. Un procédé déjà expérimenté au Portugal par l’entreprise Eiffel, pour le Pont de Maria Pia. Mais à Garabit, les dimensions de l’ouvrage sont exceptionnelles … et les difficultés techniques en conséquence !
Un chantier titanesque : quatre années pendant lesquelles ce petit coin du Cantal accueillit 400 ouvriers, Français et Italiens, quatre années d’immenses convois de chars à bœufs amenant le granit et les pièces métalliques.
Aujourd’hui, après une période grise, le viaduc a retrouvé son rouge d’origine et flamboie plus que jamais dans les paysages verts des gorges. 20 400 m3 de maçonnerie, 3250 tonnes de métal, plus de 600 000 rivets, et cette étonnante impression de légèreté…
Au XIXè siècle, rares étaient ceux qui croyaient qu’une telle dentelle supporterait le passage des trains chargés de marchandises. Et pourtant : plus de 124 ans après, ils franchissent toujours les 565 m du tablier.
Plus qu’un simple pont de fer, Garabit est un monument à vivre et à rêver, sous le soleil ou les étoiles : il faut le voir s’illuminer dans la nuit !
« Seuls ceux qui prendront le temps de s’arrêter entendront souffler les forges, crépiter les marteaux, grincer les charrois… ceux-là pourront dire qu’ils ont vu le viaduc. » (G. Barthomeuf / R. Rouzaire).
Le Viaduc de Garabit en quelques chiffres :
- Longueur : 564,69 mètres
- Hauteur : 122 mètres
- Écartement à la base de l’arc : 165 mètres
- Poids de l’arche : 1 200 tonnes
- Hauteur des piles : de 24,54 mètres à 60,74 mètres
- 3169 tonnes de fer
- 41 tonnes d’acier
- 23 tonnes de fonte
- 15 tonnes de plomb
- 678 768 rivets
- 20 370 m3 de maçonnerie
- 400 ouvriers italiens et français
- Durée des travaux : 4 ans (1880 – 1884)
- Coût : 339 millions de francs de l’époque !
- La remise en peinture de 1992 à 1998 : 38 tonnes de peinture rouge « poinsettia » ou rouge « Gauguin » ont été utilisées couvrant une surface de 51 000 m3.
La Truyère :
Le Viaduc de Garabit enjambe La Truyère qui est un affluent du Lot.
Grâce à la mise en eau du barrage de Grandval en 1959, cette région touristique offre une multitude d’activités de pleine nature : motonautisme, voile, canoë, randonnées pédestres, équestres, cyclo, escalade et bien sûr baignade en lac.
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