Au cœur du Velay entre Cévennes, Margeride, Forez, et Limagne se dresse un magnifique piton rocheux résultat d’une des nombreuses éruptions volcaniques sur lequel repose un village avec sa forteresse : Polignac.
La commune de Polignac compte 2800 habitants qui se nomment les Polignacois et Polignacoises.
La Forteresse de Polignac :
La forteresse de Polignac occupe une butte volcanique entourée de falaises escarpées, constituant un site de défense tout à fait exceptionnel.
Le rocher est né sous l’eau d’un lac qui recouvrait le bassin du Puy il y a près de 3 millions d’années quand les environs de Polignac n’étaient fréquentés que par des mastodontes d’Auvergne, des rhinocéros et des chevaux anciens.
Le climat comparable à celui de l’Asie du Sud-est régnait alors. La brèche volcanique issue du volcan et facile à tailler, a fourni un matériau de construction de choix aux premiers seigneurs.
La forteresse appartient depuis près de 1000 ans à la même famille, dont l’histoire mouvementée a marqué non seulement le destin du Velay, mais aussi celui de la France.
La montée au château :
L’accès était protégé par une succession de 6 portes fortifiées, dont 4 ont disparues. La 5ème, bien conservée, vantail en bois est surmonté d’un arc brisé.
Dotée d’un système classique de défense au moyen âge, précédée d’un fossé sec, enjambé par un pont-levis. Remarquer l’emplacement des flèches dans les hautes fentes dans le mur. Au-dessus de la porte, l’assommoir, ouverture servant à jeter des projectiles sur l’ennemi.
La souricière :
Petite cour entre la 5ème et la 6ème porte, véritable piège, où l’assaillant ayant réussi à y rentrer, était pris sous le tir des soldats postés tout autour.
La 6ème porte est protégée par 2 canonnières latérales, ouvertures de tir adaptée à des armes à feu type arquebuses.
Le système défensif :
L’ancien corps de garde et la tour font partie du système défensif. Leurs ouvertures de tir plongent sur le chemin d’accès en contrebas.
Transformés au 19ème siècle par les gardiens-paysans du château ; le premier devient une grange et la tour, étable.
Les remparts possèdent de multiples ouvertures de tir, modifiées en forme de canonnières durant les guerres de religion, dernier conflit armé vécu au château.
Les remparts semblent bas : le niveau du terrain a été rehaussé lors de la mise en culture par les gardiens par l’apport de terre et de remblais des anciens bâtiments.
Le moulin à vent :
Le moulin à vent n’existe plus. Il ne reste plus que des morceaux de meule sur l’ancien emplacement.
Citerne de la basse-cour :
Entourée d’une barrière de piquets , elle recueillait les eaux de pluie. Il n’y a pas de source ni de ruisseau sur le rocher.
Les Ateliers :
Ces bâtiments très ruinés sont sans doute d’ancien ateliers monétaire et d’armements. En effet, les seigneurs de Polignac avaient le droit , un certain temps, comme l’évêque du Puy, de battre la monnaie. De plus une forge devait être présente afin de permettre la fabrication d’armes.
A proximité des ateliers, d’autres bâtiments étaient sous doute présents comme un four à pain, des cuisines et un lieux de stockages de 4 niveaux.
La chapelle castrale et le cimetière primitif :
La chapelle castrale, romane du XIème siècle, est très ruinée. Elle a été dégagé par des fouilles dès 1847. Derrière le chevet de la chapelle, un cimetière primitif est présent. Plusieurs tombes de tailles différentes, munies d’un plan anthropomorphe et creusées dans le roc. Fouillés fin du XIXème siècles, les tombes contenaient les ossements des Polignac, enterrés ici jusqu’en 1289.
Le Palais roman :
A partir du 12ème siècle, c’est la première résidence seigneuriale utilisée sans doute pendant 5 siècles.
Ce palais a été souvent remaniée. En effet plusieurs styles se mélangent.
Les arcades et colonnes sont du style roman, les cheminées et les accolades du style gothique, et les fenêtres et les escaliers de style renaissance.
La cour d’honneur :
La cour d’honneur a été probablement fermée par une porte sud-ouest au Moyen Age, entourée à l’Ouest par le palais roman, au nord par la salle de jeu (vestige du mur devant le donjon) et à l’est par le Vicomté.
Au centre de la cour se trouve un puits. Appelé « puits de l’abîme » il descend jusqu’à 83.5m jusqu’en bas du rocher.
A côté, un autre puits est également présent « le puits de l’oracle ». Profond de 6m, il débouche dans une grande pièce carrée de 7m de côté.
La vicomté :
La vicomté est la deuxième résidence bâtie par les seigneurs fin 15ème début 16ème siècle. Elle est située sur les remparts côté est.
La vicomté est composée d’un corps de logis rectangulaire encadré de 2 tours.
Au rez-de-chaussée, on trouve une salle voûtée qui servait de cuisine. De l’autre côté se trouvait la boulangerie.
Le donjon :
Cette tour résidence a été construite de 1385-1421 pour se défendre contre les grandes compagnies dans le contexte de la guerre de cent ans.
Cette tour marque également un pouvoir symbolique fort.
A l’intérieur, cette tour était divisé en 5 niveau (aujourd’hui disparus) avec une terrasse sommitale. A l’origine, cette dernière était confortable et finement décorée de lambris peints. Une tourelle d’escalier de 141 marches conduit à la terrasse. Elle a été restaurée entre 1893 et 1897 en même temps que le couronnement de mâchicoulis et le crénelage.
La salle basse de la tour servait de lieu de stockage. L’ouverture circulaire permettait au monte-charge de fonctionner jusqu’au sommet de la tour. Aujourd’hui s’y trouvent des vestiges lapidaires, dont certains antiques, qui ont été retrouvés sur le site. Le fameux « Masque d’Apollon » occupe une place prédominante. Cette tête sculptée, le « puits de l’abîme » et « le puits de l’oracle » dans la cour d’honneur, sont associés à une vieille légende.
La Légende d’Apollon :
Cette tête sculptée, le « puits de l’abîme » et « le puits de l’oracle » dans la cour d’honneur, sont associés à une vieille légende. Il t a fort longtemps, le rocher de Polignac aurait été un lieu de culte dédié à Apollon, dieu des oracles, capable de prédire l’avenir… Toute une mise en scène était organisée par des prêtres d’Apollon !
A près avoir interrogé les pèlerins en bas du rocher, les prêtres empruntaient un passage souterrain qui menait au fond du « puits de l’abîme ». Là, grâce aux qualités acoustiques de celui-ci, ils criaient les questions dont ils avaient pris connaissance et se faisaient entendre par leurs complices en haut du puits. Dans le petit temple tout près, se trouvait le masque d’Apollon scellé sur le devant du « puits de l’oracle ». Les prêtres descendaient derrière le masque jusqu’à la salle souterraine, où ils préparaient les réponses aux questions et allumaient un feu pour faire bouillir l’eau, dont la fumée et les vapeurs montaient par du puits remplir le temple d’une brume mystérieuse.
A l’arrivée des visiteurs, après la longue ascension du rocher, les prêtres commençaient à annoncer leurs prédictions, dont l’écho était aussi porté et amplifié par la haute conduite du puits. On imagine la stupéfaction des pèlerins lorsqu’en rentrant dans l’atmosphère ténébreuse du temple, ils entendaient une grosse voix caverneuse provenant de la bouche de l’oracle, donner les réponses à leurs questions avant même qu’ils ne les posent…
Apollon avait certainement parlé.
1er étage du donjon :
Les aménagements intérieurs sont encore partiellement visibles : cheminées gothiques, 3 niveau de planchers, coussièges dont l’ébrasement des fenêtres. Une exposition sur le mécénat et les fondations de la famille de Polignac est également présente.
Le haut de la tour :
Du haut de la tour, un panorama de 360° s’offre à nous : les Monts du Velay, la ville du Puy-en-Velay, le Mont Mézenc, le Massif du Meygal, les vallées de la Borne et de la Loire, le Mont Bar, Allègre.
En haut du donjon, il y a également une pièce qui permettait de réceptionner le monte-charge.
La Tour de la Géhenne :
Cette tour d’enceinte est située sur le chemin de ronde. Elle servait également de prison dans sa partie basse.
Au 1er niveau, une salle votée avec une ouverture pour accéder à la terrasse supérieure dont le crénelage a été restauré.
L’église Saint-Martin de Polignac :
L’église Saint-Martin de Polignac a été construite au XIème et XIIème siècle.
L’église a été classé au Monuments Historiques le 29 janvier 1902 par arrêté.
A l’intérieur de l’église, des peintures murales de la fin du 14e siècle sur le cul-de-four, représentant Saint-Michel, le paradis et l’enfer notamment visibles.
Le lien vers le site internet http://www.forteressedepolignac.fr ne fonctionne pas !
Bonjour,
Le lien re fonctionne désormais