Sur les pentes raides du Puy de Louchadière, il est possible de faire une rencontre tout aussi bien mystérieuse qu’insolite. Une épave d’un avion de tourisme gît sur le sol depuis plus de 50 ans.
19 juin 1967 :
Nous sommes le lundi 19 juin 1967, tôt le matin, sur la base militaire 745 d’Aulnat. L’instructeur Claude KLUHS, au commande de l’avion Beechcraft F-BOSR, décolle à 7h04 à destination de Brive la Gaillarde en Corrèze. Il est seul à bord.
Dans un de ses récits, relayé en 2021 par la page Facebook « Tu sais que tu viens de Clermont-Ferrand quand », l’historien en aéronautique Paul Mathevet qui revient sur cette histoire, indique qu’à cette heure matinale un brouillard assez dense règne sur la région. Le pilote décide alors de contourner la chaîne des Dômes par le nord. Peu après le décollage, passant en verticale au dessus de Riom, il confirme à la tour de contrôle la présence d’une visibilité très médiocre.
Quelques minutes, dans le secteur du Puy de Louchadière, le personnel d’une carrière et divers témoins entendent un bruit sourd. Le Beechcraft F-BOSR vient de percuter le flanc du volcan.
Le brouillard ne se levant que vers midi, c’est à ce moment là, après de longues heures d’attente, que les recherches s’intensifient au sol avec notamment la mise en œuvre de l’hélicoptère de la Protection Civile. Vers 16h00 l’épave est repérée à quelques dizaines de mètres du sommet du Puy de Louchadière. Les sauveteurs arrivent alors sur les lieux et ne peuvent que constater la carcasse de l’aéronef, qui après avoir percuté à l’horizontale le flanc du volcan, s’est ensuite retourné avant de prendre feu.
Claude KLUHS était Adjudant-Chef et comptait 4126 heures de vol. Il était sur le point de mettre un terme à sa carrière militaire pour continuer une activité de pilote civil.
40 ans après, le mystère ressurgit :
27 février 2003, gendarmerie de Pontgibaud. Un randonneur rapporte aux militaires, d’après La Montagne, qu’il vient de découvrir sur les flancs du Puy de Louchadière à Saint-Ours-les-Roches, une épave d’avion en partie recouverte par la neige.
Les gendarmes, prenant l’affaire au sérieux, se dirigent donc sur le site du crash. Ils découvrent la carcasse de l’aéroplane, posé sur le ventre, mais sans son moteur. Les ailes sont détachées de la carlingue et un incendie a vraisemblablement ravagé en partie le cockpit. L’immatriculation « F-BOSR » est bien visible et le type de l’avion également : c’est un Beechcraft A-23.
Les militaires débutent alors les investigations. L’immatriculation les oriente vers l’aéro-club de Brive-la-Gaillarde mais l’association aéronautique n’a pas d’avion disparu ou faisant l’objet de recherches, et ne compte pas non plus d’appareil avec cette immatriculation dans sa flotte.
Mais d’où sort cette avion de tourisme ? La réponse de cette énigme se trouve dans la mémoire des anciens et dans les archives. Cet avion appartenait bien à l’aéro-club de Brive mais il s’était écrasé sur les flancs du Puy de Louchadière … le 19 juin 1967. L’épave n’avait pas été enlevée depuis. Et elle ne l’a toujours pas été.
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